Plaidoyer pour Toulon

Bonjour,

Il y a déjà plusieurs mois, je vous avais fait part de la décision du maire de Toulon, Hubert Falco, de refuser de lancer les travaux de construction de la plateforme de la première tranche de ce qui devait être le tramway de l'agglomération Toulon Provence Méditerranée (T.P.M.). Cette décision prise de son seul fait en octobre 2006 alors que de remarquables travaux préparatoires avaient déjà été réalisés, a été suivie par l'annulation de tous les appels d'offres déjà lancés, le bannissement du mot "tramway" de tous les documents pour le remplacer par TCSP, nous ramenant ainsi plusieurs années en arrière.

Les arguments avancés prennent prétexte de la nécessité de terminer le second tube de la traversée souterraine de la ville, du refus de voir des travaux s'ouvrir en plein centre, du caractère sans doute" dépassé" de la technologie retenue avant qu'il n'eut été élu en 2001. Il faut noter que le grand axe qui traverse la ville autorise actuellement 6 (six) voies de circulation et que les travaux auraient bien pu commencer à l'est de la ville en attendant l'ouverture du tunnel prévue pour 2011-2012.

Depuis, le maire, également président de la communauté d'agglomération ce qui en augmente encore l'influence, n'a de cesse de déclarer qu'il ne veut pas "tuer sa ville", allant même jusqu'à évoquer ...Beyrouth! L'origine de cette brutale volte face coïncide avec la mise en service du monorail sur pneus de Clermont- Ferrant où des conseillers de Toulon s'étaient rendus pour participer à la réunion du GART et dont ils étaient été revenus comme subjugués par ce mode de transport.

Depuis, il semble que ce soit le BHNS qui ait les faveurs des conseillers municipaux et communautaires. Quand on objecte à Hubert Falco que plus de 20 villes françaises ont choisi un vrai tramway, il réplique que cela n'est pas une raison. Lors du conseil municipal de décembre dernier, il a lancé une diatribe d'une rare violence à l'égard de la ville de Nice en omettant volontairement de dire pourquoi les travaux y avaient pris du retard et en faisant l'impasse sur le succès inespéré que le tramway y rencontrait déjà. Au cours de la même séance, il a également déclaré que le maire de Nantes (ville profondément hostile à ce mode de transport, comme chacun sait..!) lui aurait fortement déconseillé de "faire un tram". J'ai immédiatement envoyé un courriel à J.M. Eyraud pour m' étonner de cette déclaration. Je n'ai jamais reçu la moindre réponse.

D'autre part, Toulon est maintenant flanqué à l'est (Marseille) et à l'ouest (Nice) de villes tramophiles et la perspective que des Toulonnais puissent facilement s'y rendre pour en constater le nouvel attrait, ne peut que contrarier son maire désavoué de facto.


Il faut préciser que M. Falco a toujours fait preuve d'une hostilité quasi viscérale à l'égard du tramway, répugnant même à en prononcer le nom. Ce qui est grave, c'est que, fort de sa popularité, du redressement de Toulon qu'on lui doit objectivement, du large consensus de la population en faveur du tramway et alors qu'il était assuré de sa réélection, il n'aurait pris aucun risque à continuer les travaux.

Quant à sa nomination au poste de secrétaire d'état à l'aménagement du territoire, je souhaite bien du plaisir aux maires ou présidents d'agglomérations qui projetteraient de créer une ligne ferrée. Il faut souhaiter que Dominique Bussereau, fils de cheminot, garde la haute main sur les transports!

J'espère que ces nouveaux éléments vous permettront maintenant de mettre votre site à jour pour ce qui concerne ma ville. Je profite de cette bien triste occasion pour vous remercier de tout ce que vous faites pour les nombreux amateurs de trams et reste à votre disposition pour tout éclairage complémentaire.

Bien cordialement.
Jean Pierre LOPEZ