Le tramway de Reims enfin sur les rails
22/03/08 Articles : Reims
Véritable serpent de mer, le tramway à Reims prend
enfin un visage un peu plus concret. Objet de tous
les débats politiques avant les élections
municipales, c'est avec quatre mois de retard que
l'inauguration devrait intervenir, c'est-à-dire vers
février 2011. Pour ceux qui, n'étant pas de la
région, n'ont pas suivi ces péripéties, voici un bref
rappel :
* Mentionnons au préalable l'existance du projet lancé en 1983, abandonné tout prêt de sa réalisation en 1991.
* En 2003, le maire Jean-Louis Schneiter lance les études d'un transport en commun en site propre.
* En 2005, le projet est adopté par le conseil municipal et l'appel d'offre pour la concession est lancé. Les dissidences se font vives.
* En 2006, le concessionnaire est sélectionné, et le budget voté. La justice donne tort aux opposants.
* En 2007, l'enquête publique est suivie par le choix du design et par la révision du PDU.
Toutefois l'apogée de la remise en cause du projet s'effectue à l'occasion des élections municipales. Quatre candidats principaux se présentent. Tout d'abord, Adeline Hazan pour la gauche, soutien notable au projet, s'oppose à trois candidats de droite, Jean-Marie Beaupuy (Modem), député européen lui aussi pour le tramway, qui ralliera à sa cause Catherine Vautrin, au départ sceptique, lors de la fusion de leurs listes. Reste Renaud Dutreil, farouche opposant au projet, proposant successivement une amélioration du réseau de bus, un référendum sur le projet, et un BHNS, entre autres.
La défaite dès le premier tour de ce dernier, avec moins de 25% des voix, illustre le fait que les rémois "s'approprient" progressivement ce projet, bien que les opposants affichent parfois beaucoup plus ouvertement leurs convictions. Cette défaite a peut-être été due également à l'une des conséquences de cet imbroglio politique.
Alors que toutes les réserves formulées par la Commission d'Enquête Publique ont été levées début janvier 2008, la Déclaration d'Intérêt Publique n'a pas été publiée avant... le 18 mars. En réalité, la signature du document a eu lieu le 12 février par le Préfet. Toutefois celui-ci a préféré maintenir l'information secrète jusqu'aux élections municipales, afin de « ne pas perturber le débat ». En réalité, chaque candidat campe sur ses positions, annonçant avoir eu la confirmation ou l'infirmation de la signature par le Préfet lui-même. Afin de mettre un terme à ces débats infertiles, c'est le 5 mars, soit précisément quatre jours avant le Premier Tour, que le Secrétaire d'État chargé des Transports, M. Bussereau, déclare que la DUP a été signée. Revirement de situation pour M. Dutreil qui annonce pouvoir "renégocier le contrat", ce que les opposants démentent.
Finalement, le 9 mars, l'élimination du candidat officiel UMP donne la confirmation que le tramway sera bel et bien réalisé. L'avancée du projet reprend donc de plus belle avec, le 18 mars, l'annonce de la publication de la DUP suivie dans la foulée de la communication d'un premier calendrier des travaux.
Ainsi, les premières opérations débuteront le 31 mars, avec le "nettoyage" des voiries. Après mise à jour du calendrier, l'information aux riverains aura lieu vers la mi-avril, pour des déviations de réseaux attendues à partir du 19 mai. Le gros ˛uvre sera réalisé dès cet été. En ce qui concerne d'éventuelles extensions ou nouvelles lignes, la nouvelle maire Adeline Hazan dit vouloir attendre de pouvoir mesurer les conséquences de la première ligne afin d'envisager éventuellement d'autres projets.
Pour rappel, le projet consiste en une ligne bifide d'une longueur d'environ 12 km, parcourue par 19 rames selon deux services soit du Nord au Sud entre le quartier d'Orgeval et le CHU, soit partiel de la gare centrale à la gare Champagne-Ardenne-TGV, autour de laquelle une vaste zone d'activité est à ériger. Le montant des investissements s'élève à environ 285 millions d'euros pris en charge par le concessionnaire, MAR-SAS qui regroupe notamment Transdev, Alstom, Bouygues, Natixis et la Caisse des Dépôts et Consignations ; et à environ 30 millions d'euros avancés par Reims Métropole pour les voiries situées sur les communes de Reims, Bétheny et Bezannes.
Alexandre Boudé ( http://tur.perso.tc )
* Mentionnons au préalable l'existance du projet lancé en 1983, abandonné tout prêt de sa réalisation en 1991.
* En 2003, le maire Jean-Louis Schneiter lance les études d'un transport en commun en site propre.
* En 2005, le projet est adopté par le conseil municipal et l'appel d'offre pour la concession est lancé. Les dissidences se font vives.
* En 2006, le concessionnaire est sélectionné, et le budget voté. La justice donne tort aux opposants.
* En 2007, l'enquête publique est suivie par le choix du design et par la révision du PDU.
Toutefois l'apogée de la remise en cause du projet s'effectue à l'occasion des élections municipales. Quatre candidats principaux se présentent. Tout d'abord, Adeline Hazan pour la gauche, soutien notable au projet, s'oppose à trois candidats de droite, Jean-Marie Beaupuy (Modem), député européen lui aussi pour le tramway, qui ralliera à sa cause Catherine Vautrin, au départ sceptique, lors de la fusion de leurs listes. Reste Renaud Dutreil, farouche opposant au projet, proposant successivement une amélioration du réseau de bus, un référendum sur le projet, et un BHNS, entre autres.
La défaite dès le premier tour de ce dernier, avec moins de 25% des voix, illustre le fait que les rémois "s'approprient" progressivement ce projet, bien que les opposants affichent parfois beaucoup plus ouvertement leurs convictions. Cette défaite a peut-être été due également à l'une des conséquences de cet imbroglio politique.
Alors que toutes les réserves formulées par la Commission d'Enquête Publique ont été levées début janvier 2008, la Déclaration d'Intérêt Publique n'a pas été publiée avant... le 18 mars. En réalité, la signature du document a eu lieu le 12 février par le Préfet. Toutefois celui-ci a préféré maintenir l'information secrète jusqu'aux élections municipales, afin de « ne pas perturber le débat ». En réalité, chaque candidat campe sur ses positions, annonçant avoir eu la confirmation ou l'infirmation de la signature par le Préfet lui-même. Afin de mettre un terme à ces débats infertiles, c'est le 5 mars, soit précisément quatre jours avant le Premier Tour, que le Secrétaire d'État chargé des Transports, M. Bussereau, déclare que la DUP a été signée. Revirement de situation pour M. Dutreil qui annonce pouvoir "renégocier le contrat", ce que les opposants démentent.
Finalement, le 9 mars, l'élimination du candidat officiel UMP donne la confirmation que le tramway sera bel et bien réalisé. L'avancée du projet reprend donc de plus belle avec, le 18 mars, l'annonce de la publication de la DUP suivie dans la foulée de la communication d'un premier calendrier des travaux.
Ainsi, les premières opérations débuteront le 31 mars, avec le "nettoyage" des voiries. Après mise à jour du calendrier, l'information aux riverains aura lieu vers la mi-avril, pour des déviations de réseaux attendues à partir du 19 mai. Le gros ˛uvre sera réalisé dès cet été. En ce qui concerne d'éventuelles extensions ou nouvelles lignes, la nouvelle maire Adeline Hazan dit vouloir attendre de pouvoir mesurer les conséquences de la première ligne afin d'envisager éventuellement d'autres projets.
Pour rappel, le projet consiste en une ligne bifide d'une longueur d'environ 12 km, parcourue par 19 rames selon deux services soit du Nord au Sud entre le quartier d'Orgeval et le CHU, soit partiel de la gare centrale à la gare Champagne-Ardenne-TGV, autour de laquelle une vaste zone d'activité est à ériger. Le montant des investissements s'élève à environ 285 millions d'euros pris en charge par le concessionnaire, MAR-SAS qui regroupe notamment Transdev, Alstom, Bouygues, Natixis et la Caisse des Dépôts et Consignations ; et à environ 30 millions d'euros avancés par Reims Métropole pour les voiries situées sur les communes de Reims, Bétheny et Bezannes.
Alexandre Boudé ( http://tur.perso.tc )